L'Education et la Décentralisation



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Questions dans la Conception de Programmes
Collaborateur: La Banque Mondiale
L'auteur: Decentralization Thematic Team
Le contact: Jennie Litvack



L'Education et la Décentralisation

Introduction

Il y a actuellement une tendance mondiale à la décentralisation des systèmes d'éducation. La plupart des pays sont en train d'essayer une certaine forme de décentralisation ou envisagent de le faire. Le processus transfert les pouvoirs de décision des Ministères de l'Education du gouvernement central à des administrations intermédiaires, des administrations locales, des communautés et des écoles. L'importance des transferts varie cependant, d'une décentralisation administrative à un transfert d'une plus grande portée du contrôle de finances vers le niveau régional ou local.

Bien qu'il y ait d'excellentes justifications théoriques pour la décentralisation des systèmes d'éducation, le processus nécessite, pour réussir, un engagement politique fort et une grande capacité de diriger. La manière dont la décentralisation est effectuée, sa portée, et enfin de compte les résultats des réformes, dépendent de la motivation qui les soutend, des conditions initiales du pays et du secteur, de l'interaction des diverses coalitions importantes au sein du secteur.

Pourquoi décentraliser l'Education?

Dans un monde où une grande partie de l'éducation centralisée a été caractérisée par de graves problèmes : initiatives peu transparentes, inefficacité administrative, gestion inefficiente des finances, services de mauvaise qualité et difficiles d'accès, les avantages théoriques de la décentralisation sont devenus extrêmement attrayants.

En général, le processus de décentralisation peut améliorer considérablement l'efficacité, la transparence, la responsabilisation et la sensibilité dans la fourniture des services, comparativement aux systèmes centralisés. Léducation décentralisée serait probablement plus efficace, plus compatible avec les priorités locales, encouragerait davantage la participation et pourrait servir plus de personnes. Les gouvernements qui ont de graves problèmes financiers sont particulièrement attirés par le potentiel que la décentralisation a d'accroître l'efficacité. Des systèmes de recouvrement de coûts tels que le financement par les communautés sont devenus des moyens pour les gouvernements centraux de se décharger de certaines responsabilités financières liées à la fourniture des services d'éducation.

La répartition des rôles

Il y a un débat continu au sujet de la répartition des compétences au sein du secteur de l'éducation. Le débat reste ouvert parce que le processus requiert que les responsables politiques rationalisent un ensemble complexe de fonctions qui se complètent, en particulier les suivantes : l'élaboration des programmes et méthodes d'enseignement, le contrôle des connaissances, la production et la distribution de manuels, le recrutement et la rémunération des enseignants, la construction et la réparation d'écoles, le financement d'études et l'établissement de liens entre parents et enseignants. La répartition des fonctions est compliquée davantage par le fait que chacune de ces fonctions doit être évaluée pour le primaire, le secondaire, l'enseignement supérieur et souvent pour la maternelle aussi bien que pour les cours d'adultes. Certains points sur lesquels il y a un consensus sont résumés dans le tableau ci-joint.

L'impact de la décentralisation

L'impact de la décentralisation sur les services de l'enseignement n'est pas démontré clairement. Au Brésil, la décentralisation a accrû l'accès à l'éducation (inscriptions) mais a peu fait pour renverser les inéquités régionales qui persistent dans l'accès à l'éducation, les dépenses par habitant, et la qualité. L'expérience du Chili indique aussi que la décentralisation en tant que telle ne supprime pas les inéquités entre localités aux revenus variés, et la qualité de l'enseignement dans les communautés plus pauvres demeure inférieure à celle des communautés riches. Ces résultats sont soutenus par des expériences au Zimbabwe et en Nouvelle Zélande. Cependant, la conception de ces systèmes décentralisés a été critiquée. Une des critiques est que les gouvernements centraux ont déchargé des responsabilités sur les administrations locales et les communautés sans fournir de ressources adéquates aux régions pauvres.

La preuve initiale indique que la décentralisation vers les administrations infranationales peut ne pas être suffisante et qu'une plus grande autonomie des communautés et des acteurs des écoles peut être nécessaire pour améliorer les écoles et l'enseignement. En augmentant la participation des parents, des écoles gérées par la communauté au Salvador accusent moins d'absentéisme d'élèves et d'enseignants. Quoique ce type de gestion ne paraisse pas avoir amélioré la performance des élèves aux examens, selon une évaluation récente, à la longue, l'assiduité plus grande se traduira en meilleur accomplissement de la part des élèves. Au Nicaragua, on trouve que pour des élèves venant de foyers comparables, ceux qui fréquentent les écoles prenant des décisions concernant les fonctions de l'école réussissent mieux aux examens. Ces résultats sont tirés d'évaluations d'impact en cours. Puisque l'impact des réformes de gestion telles que celles-ci peuvent mettre du temps à se révéler, une analyse empirique plus approfondie est nécessaire.

Conclusion

La décentralisation des systèmes d'éducation nécessite l'harmonisation d'un ensemble complexe de fonctions pour chacun des niveaux de l'enseignement : primaire, secondaire, supérieur et informel. La question de savoir jusqu'à quel niveau d'administration déléguer la prise de décision pour chaque niveau d'enseignement et quel sera la répartition des compétences, continue d'alimenter les débats. Il y a plusieurs expériences en cours dans le monde entier, allant de la délégation d'un nombre de fonctions aux administrations intermédiaires et locales, jusqu'à la gestion et au financement des écoles par les communautés. Le consensus actuel est qu'il est préférable que l'enseignement supérieur et certaines fonctions telles que l'élaboration des programmes scolaires et l'établissement de normes, relèvent du ministère national; l'enseignement primaire et l'enseignement secondaire doivent être décentralisés autant que possible; la participation à la gestion des écoles renforce la responsabilisation, rend plus sensibles les dirigeants et favorisent la mobilisation de ressources. Toutefois, les principes essquisés ci-haut sont des indications générales; les détails de chaque programme de décentralisation du domaine de l'éducation seront fonction des conditions spécifiques de chaque pays.